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Regards d'un Monde à l'Autre - Entretien avec Anne-Sophie Carlos, directrice du SESSAD du Bois Préau

16

Mars
Avril
Mai
2011

Entretien avec Anne-Sophie Carlos, directrice du SESSAD du Bois Préau

Un film pédagogique pour le SESSAD du Bois Préau, de l’ADAPEI des Hauts de Seine

Courant 2010 Olivier Raballand, président de l’association Grandir d’un Monde à l’autre, et son collègue Rémy Viville, de TLM Production, ont réalisé ensemble un film de présentation du SESSAD du Bois Préau, à la demande de sa directrice Anne-Sophie CARLOS. Ils avaient déjà réalisé tous les deux le film « Mon frère, ma sœur et… le handicap», interrogeant la question de la  fratrie et du handicap. C’est en découvrant ce film que Anne-Sophie Carlos a eu l’envie de leur faire appel, espérant qu’un outil vidéo de présentation du SESSAD permettrait de rassurer les parents et de présenter au mieux l’établissement et ce que les enfants y vivent.
Le film est terminé depuis l’automne 2010 et sa diffusion auprès des parents et partenaires professionnels du SESSAD a commencé.
Retour, avec Anne-Sophie CARLOS, sur cette expérience et sur ce qu’elle attend du film maintenant qu’il est réalisé !

Grandir d’un Monde à l’Autre : Expliquez-nous exactement ce que vous attendiez de ce film et pourquoi vous pensiez utile de devoir vous doter d’un tel outil ?
Anne-Sophie CARLOS : Un SESSAD c’est un lieu où travaillent différents professionnels : orthophonistes, psychomotriciens, éducateurs spécialisés, psychologue, médecins. Il est toujours difficile pour les parents de comprendre les spécificités de chacun et de comprendre exactement ce que font leur enfant avec chacun d’eux, et à quoi ça sert ! J’espérais qu’un film pourrait expliquer mieux que des mots, le contenu et l’enjeu des séances de travail avec les différents professionnels. Les parents sont le plus souvent dans une attente très forte d’apprentissages scolaires et ils ont, à contrario, l’impression que leur enfant passe son temps à jouer chez nous !
Il me semble que, par ces images, le film que Rémy et Olivier ont réalisé, explique très clairement les choses et peut permettre de bien comprendre. Enfin, il arrive aussi que les parents soient d’origine étrangère et ne maîtrisent pas bien le français. Dans ce cas, nous espérions du film qu’il puisse nous aider à expliquer à ces parents ce qu’est le SESSAD, qui y travaille et ce que font leurs enfants.
L’enjeu pour nous, il faut bien le comprendre, c’est d’avoir un outil qui nous aide à gagner du temps dans le processus d’adhésion des parents à notre accompagnement. Quand les parents n’adhérent pas à notre travail et restent méfiants, ça n’aide vraiment pas l’enfant à vivre pleinement cet accompagnement. Il nous faut toujours gagner du temps et surtout gagner la confiance des parents.

Grandir : Vous disposez de ce film depuis plusieurs mois maintenant. Dans quelles conditions l’avez vous montré ?
Anne-Sophie Carlos : Notre envie est que ce film soit vu par les parents en priorité. Nous le montrons donc, soit lors du rendez-vous avec la famille au moment de l’admission de l’enfant, soit lors de la rencontre annuelle entre parents et professionnels. Dans ce cas, parmi les temps proposés de la journée, nous proposons de regarder ensemble le film.
Il nous arrive aussi maintenant de le montrer lors des réunions de travail avec les enseignants des écoles où sont scolarisés les enfants que nous accompagnons. Nous nous sommes aperçus que ce film était très salutaire aussi pour notre partenariat avec les enseignants.
Même si nous travaillons au quotidien avec eux, souvent ils nous avouent avoir encore appris, après l’avoir vu, des choses sur notre travail. Le film permet de bien repositionner et conforter les professionnels et les enseignants à leur place, car il peut y avoir parfois des sentiments d’incompréhension voire de rivalité entre les uns et les autres. Par exemple, il peut arriver qu’un enseignant ne comprenne pas ce que fait l’éducateur spécialisé avec l’enfant et, par conséquent, se sente mis un peu en rivalité ou en concurrence avec lui.
Ce film, a déjà permis d’atténuer ces sentiments.

Grandir : Et quels effets avez-vous observé chez les parents ?
Anne-Sophie Carlos : En ce qui concerne les parents il y a vraiment deux situations types. Selon les cas, le handicap de l’enfant a été diagnostiqué tôt et l’accompagnement a pu se mettre en place correctement.

Dans ce cas, souvent les parents comprennent bien, ils sont habitués au dialogue avec les professionnels et le film leur apporte un éclairage positif sur la vie de leur enfant au sein du SESSAD. Souvent, ils sont très satisfaits d’avoir pu visionner ce film.
Mais il existe aussi, bien sûr, des situations plus difficiles.
Quand le diagnostic n’est pas très clair, quand le handicap n’est pas clairement repéré, le parcours de l’enfant et de ses parents est plus chaotique et le processus d’acceptation du handicap par les parents, est plus difficile. Alors dans ce cas, le film (mais plus globalement l’entrée au SESSAD) est douloureux. L’entrée au SESSAD, vient marquer la présence du handicap dans le parcours de l’enfant et le film rend visible, en voyant à l’image les autres enfants, un handicap que les parents essayaient encore de se cacher ou de refouler.
Montrer le film à ces parents reste un moment délicat, qu’il faut absolument accompagner.

Grandir : Le film a t-il été difficile à tourner ?
Anne-Sophie Carlos : Certains enfants n’ont pas voulu être filmés, souvent, les adolescents (nous accueillons globalement des enfants âgés de 6 à 16 ans). Qu’il s’agisse de la volonté des jeunes ou de leurs parents, évidemment nous avons toujours respecté leur vœux et n’avons forcé personne.
Pour les professionnels, ce n’était pas tellement le fait d’être filmé qui était difficile, mais plutôt la contrainte de devoir intégrer les différents rendez-vous avec Olivier et Rémy, dans des semaines qui sont déjà des courses contre la montre en permanence !
Ce film a nécessité beaucoup de préparation au sein de l’équipe, car nous souhaitions choisir ensemble les types de séances et de travail à montrer de façon à ce qu’elles soient les plus parlantes et les plus emblématiques du travail des différents professionnels.
Ensuite, comme nos professionnels travaillent directement dans les écoles des enfants (16 établissements du département des Hauts de Seine), il a fallu caler des rendez-vous un peu acrobatiques dans différents lieux du département et les journées de tournage ont été très denses.
Mais à part cette gestion-là, le film n’a pas été si difficile que cela à réaliser !


Propos recueillis par Estelle Labarthe-Meyer.

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