19
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Février
2012
Par Olivier Raballand
Vous connaissiez l’effet papillon ? À présent l’AGEFIPH vous présente « l’effet ciseaux ».
Alors que l’État décide de faire payer significativement les entreprises ne respectant pas le quota légal des 6% de travailleurs en situation de handicap, on aurait pu croire que l’AGEFIPH deviendrait plus riche. En effet, c’est sur le défaut de respect de la loi que sont octroyés les fonds à cet organisme qui aide à l’emploi des personnes en situation de handicap.
Que nenni ! Si l’entreprise ne rime pas toujours avec quelques principes du vivre ensemble, elle fait tout de même attention au prix à payer pour ne pas employer une personne en situation de handicap. Et là, le prix est devenu trop cher. Résultat, au lieu de donner de l’argent pour payer cette déficience d’embauche, les entreprises ont recrutées dites donc ! Super non ? Oui, mais du coup… moins de sous pour l’AGEFIPH... Comme le présente le Président Monsieur Jean-Marie Faure, c’est « l’effet ciseaux ».
Il est vrai que lorsque l’on y réfléchit bien, le système est un peu alambiqué : moins les entreprises embauchent, plus l’AGEFIPH a d’argent pour aider à l’intégration des personnes en situation de handicap. Donc, si on pousse le raisonnement jusqu’au bout, cela veut dire, qu’à terme (probablement long....), l’AGEFIPH serait amenée à disparaître ?
Mais ne pourrions-nous pas appeler cela le droit commun ? Pour quelles raisons des mesures d’emplois, même spécifiques ou incitatives, ne seraient-elles pas menées par les prescripteurs actuels ?
Bon, c’est vrai, ça, on peut toujours le rêver mais en attendant, qui fait les frais de ces ajustements ? Les personnes en situation de handicap au chômage et les jeunes en formation.
Ces derniers sont confrontés plus que tout autre à de grandes difficultés, voire à la remise en cause du processus de formation dans lesquels ils sont engagés et ceci sur deux plans :
- Arrêt des aides pour les Centre de Formation d’Apprentis acté depuis juillet dernier. Sans moyen pour accompagner les jeunes travailleurs handicapés, c’est l’échec assuré pour certains.
- Réduction cet été, et probablement arrêt ensuite, des aides pour les étudiants en formation supérieure. Juste un petit sursis en somme.
Selon l’AGEFIPH, le point de vue n’est pas le même et les mots sont plus arrondis : on parle d’un redéploiement. Redéploiement, certes, mais à grand coup de ciseaux !
Au vrai, que l’on ne s’y trompe pas, au-delà de ces effets économiques, avant toutes choses, ce sont des décisions politiques, surtout lorsque l’on sait que l’AGEFIPH collecte 600 millions d’euros chaque année et que l’an dernier le gouvernement n’a pas hésité à en ponctuer 50 millions.
Après la semaine de l’emploi des personnes en situation de handicap, on attendra la journée internationale du handicap pour parler à nouveau de ce problème. C’est le 3 décembre, et si vous l’avez loupé, pas grave, il y aura la journée mondiale du handicap le 9 octobre 2012 ! D’ici-là on aura peut-être inventé l’effet taille-haie non ?
Olivier Raballand
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