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Regards d'un Monde à l'Autre - Un film sur la vie affective et la parentalité de personnes déficientes mentales

12

Janvier
Février
Mars
2010

Un film sur la vie affective et la parentalité de personnes déficientes mentales

Brèves impressions de tournage

Nous l’avions évoqué lors de la précédente lettre il n’est pas simple d’aborder un tel sujet.        
    Gagner la confiance des personnes travaillant dans les services d’aides à la parentalité, gagner ensuite celles des personnes en situation de handicap et avancer avec elles, avec leur doute, leurs appréhensions, leurs questions, n'est pas chose facile…

    Depuis une année nous suivons une jeune fille trisomique avec qui nous abordons cette question de la vie affective.  Nous partageons avec elle quelques unes de ses émotions et le chamboulement que cela provoque dans sa vie. D’ailleurs, lorsqu’elle nous livre ses sentiments, elle a souvent cette expression « de toute façon, c’est toute ma vie ! ». Nous revisitons avec elle son passé et ses connaissances, le prénom des garçons qu’elle a connus, et la manière dont elle les considère à présent, nous voyageons avec elle dans ces portraits qui deviennent peu à peu familiers.
   
    Et puis un été, des vacances et  La rencontre avec Le garçon qui va compter plus que n’importe quel autre. La contrainte de l’éloignement, Angers – Avranches, ça n’est pas la porte à côté…
Et voilà que nous cheminons ensemble dans la vie de cette jeune fille, avec des interpellations déroutantes : «Hey dis-moi, Olivier, toi tu vas me dire, comment ça se fait qu’un bébé naît trisomique ?». Et là, vous qui êtes sensé poser les questions, vous êtes un peu retourné comme une crêpe !
   
    Pourtant il faut répondre, avec ses mots à soi, avec son histoire de papa d’enfant trisomique et sans pour autant être un véritable expert de cette vaste question. Je mesure à ce moment que ce que l’on attend de cette jeune fille nous implique aussi en tant que personne.
   
    Ce lien de confiance réciproque, qui s’est installé depuis une année, nous engage à recueillir cette parole et à en témoigner sans interprétation, sans faire de raccourcis.

    Et, pour éviter ses raccourcis nous prenons des chemins de traverse, ceux qui ne comportent pas obligatoirement de panneaux d’indication,  ceux qui ne sont pas forcément lisses et bien goudronnés avec de chaque côté des barrières de sécurité. Il faut du temps pour parcourir ces chemins avec un peu de trous et de bosses. Nous avançons à vue, au rythme des événements de la vie.
   
    Au fil des rencontres et de la confiance gagnée auprès des travailleurs sociaux, notre film se construit petit à petit et de nouveaux protagonistes apparaissent. Après avoir travaillé avec le service d’aide à la parentalité de l’ADAPEI (près d’Angers), les liens se tissent avec l’association L’ETAPE à Nantes et son service d’accompagnement des personnes déficientes dans leur projet de parentalité. Ces relations professionnelles nous permettent de mesurer petit à petit combien le besoin d’être reconnu en tant que personne et en tant que parent est important pour ces personnes.
   
    Lors d’une récente présentation de notre projet à l’association L’ETAPE, une maman nous interpellait, Rémy (mon collègue de travail) et moi-même, en commençant toujours ses phrases par : « Les gens comme vous...». Je trouvais qu’elle exagérait, qu’elle généralisait un peu vite. Et puis, en y réfléchissant bien, elle nous renvoyait peut-être simplement la manière dont nous, « valides », « bien portant », « normaux », associons parfois très rapidement « ces gens-là » sous cette appellation d’handicapés.
   
    Combien de fois entendons-nous dans les médias, dans les conversations ce terme « les handicapés » comme si cela était une catégorie « pré-humaine », et nous ne sommes pas là sur de simples questions sémantiques, car au-delà du sens que nous accordons aux mots que nous utilisons, se reflète la manière dont nous considérons « l’handicapé », « la personne».
   

    Quant à parler du « parent » là, il faudra certainement plus d’un film…


Olivier Raballand

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