18
Septembre
Octobre
Novembre
2011
par Tonja Milaret
Le 25 novembre prochain, la Ville de Rezé organise un événement* dont le fil directeur sera la question suivante : « Associations et handicap : comment faire mieux ? » Vaste question qui fera l’objet d’une conférence de Patrice Bourdon**, Maître de conférences en Sciences de l’éducation à l’Université de Nantes. Pour y répondre, il s’appuiera, entre autres, sur une enquête menée auprès des associations rezéennes au printemps dernier afin de dresser un premier état des lieux.
Grandir d’un Monde à l’Autre a donc fait partie du panel des associations sondées afin de connaître sa position concernant l’accueil, en général, de bénévoles ou de salariés handicapés. Celle-ci est bien sûr directement concernée et sensibilisée à la question puisque l’une de ses salariées, depuis février 2011, a un handicap. Par conséquent, on m’a confiée la tâche ardue, je vous l’avoue, de rédiger l’éditorial de cette lettre d’information.
A la question posée, je répondrais « oui » sans hésitation, en ce qui me concerne. En effet, avant d’être salariée de Grandir, j’ai parcouru un long chemin de bénévole, au gré de mes centres d’intérêts, avec le double objectif d’acquérir de l’expérience et un savoir utile, par la suite, dans le domaine professionnel.
Mon parcours associatif et bénévole a débuté, en 2005, quand, fraîchement diplômée, je suis partie à la recherche d’un poste en bibliothèque. Il s’avère que, pour les jeunes diplômés en situation de handicap, la recherche d’emploi est statistiquement toujours plus longue que pour n’importe quel autre jeune diplômé, à l’exception de l’obtention d’un concours.
J’aime les obstacles mais non l’attente.
Comme beaucoup, et ceci vaut aussi pour les jeunes actifs n’ayant aucun handicap, je suis d’abord devenue bénévole au sein d’une bibliothèque de rue et, par la suite, j’ai participé à différents projets socio-éducatifs toujours en lien avec le livre et l’écriture pour ne pas perdre mes acquis et pour les enrichir. C’est également par la porte du bénévolat que j’ai intégré le Comité de lecture des Éditions d’un Monde à l’Autre, pôle éditorial de l’association dont je suis désormais salariée.
Cette expérience du bénévolat associatif a été et reste pour moi très bénéfique bien qu’au départ, comme je l’ai déjà souligné, ce statut m’ait surtout permis d’attendre une éventuelle embauche tout en restant active.
En effet, malgré des avancées, les freins au recrutement de personnes en situation de handicap sont encore nombreux. Les aménagements de poste de travail afin de compenser le handicap engendrent souvent un coût en terme de temps et de financement qu’une structure ne peut ou ne souhaite engager.
Cette démonstration témoigne d’un aspect de l’engagement associatif et d’un parcours individuel, chaque expérience est singulière, de même que chaque handicap est unique.
Dans maintes occasions, c’est la méconnaissance du handicap qui engendre des préjugés, voire de la peur, qui peuvent entraver l’accueil en toute simplicité d’un membre handicapé au sein d’une association.
Selon le type de handicap du futur membre, il me semble que deux attitudes peuvent être adoptées : un accompagnement et une formation à l’accueil de ce bénévole nécessaire pour que le dialogue se crée et que les préjugés s’effacent, ou, un vrai choix de le laisser-faire, de le laisser découvrir et s’adapter. Votre futur membre s’adressant à vous de son plein gré et en toute autonomie, accueillez-le sans restriction !
Tonja Milaret
* A la Barakason, de 14h à 23h (voir agenda en fin de lettre)
** À lire aussi l’interview de Mr Bourdon en pages 2 et 3
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