13
Avril
Mai
Juin
2010
L’association Grandir d’un Monde à l’Autre organise des actions de sensibilisation aux différences et au handicap. Retour sur des actions récentes.
Sensibiliser au handicap par le cinéma et la littérature.
Peu de films de fiction abordent le handicap, plus nombreux sont les romanciers s’emparant de ce sujet. L’association Grandir d’un Monde à l’Autre, souhaitant proposer des formes variées de sensibilisation au handicap, vient d’expérimenter ces deux arts pour agir en direction des enfants et des jeunes.
Lundi 22 mars 2010, dans le cadre de la Semaine nationale de lutte contre le racisme et toutes les formes de discrimination (affiche ci-jointe), trois membres de notre association sont intervenus dans une école primaire de Guémené-Penfao, à la demande de la Fédération des Amicales Laïques de Loire-Atlantique, coordinatrice de cet événement. L’objectif était d’animer un débat suite à la projection du film Le huitième jour de Jaco Van Dormael. Par petits groupes de 10 à 13 enfants d’environ 10 ans, ces séances nous ont permis d’expérimenter un travail de sensibilisation à partir d’une œuvre cinématographique de fiction. La richesse du film programmé par les amicales laïques pour plusieurs écoles du secteur de Blain, nous a permis d’aborder de nombreuses questions autour du handicap mental et plus largement de l’acceptation des différences. Basées sur une pédagogie active et ludique, ces rencontres ont suscité beaucoup de participation de la part des élèves. Est-ce parce qu’ils avaient eu le temps de repenser collectivement et individuellement (voire en famille) au film (la séance était programmée deux jours avant) ? Est-ce parce qu’à cet âge la prise de parole autour d’un tel sujet est sans complexe et donc facilitée ? Est-ce parce que ce film, précisément, est adapté pour susciter l’intérêt ? C’est sans doute, l’ensemble de ces facteurs, qui a contribué à rendre ces débats très riches.
La littérature peut aussi être un formidable moyen de sensibiliser au handicap. Nous en avons eu la preuve avec des manifestations toutefois très différentes, le mardi 23 mars à Orvault. À la demande du Point Information Jeunesse de la ville, nous sommes intervenus auprès de deux classes de 1ère du lycée Appert. Construites en partenariat étroit avec la responsable du PIJ, Anne-Gaëlle Bachelier, et avec un enseignant d’électronique, Cyril Bobin, ces rencontres ont permis de faire découvrir un roman publié aux Editions d’un Monde à l’Autre, Sortie de route d’Ahmed Kalouaz, et d’expérimenter un travail de sensibilisation s’appuyant sur la littérature et l’écriture. Chaque séance de deux heures était construite en trois temps : une lecture à voix haute de plusieurs extraits du livre par une comédienne, un débat avec les élèves puis des jeux d’écriture en petits groupes élaborés à partir du roman.
Le hasard a placé ces deux journées les unes à la suite des autres. Un hasard riche d’enseignements pour notre équipe car l’observation presque simultanée d’enfants de 10 ans et d’adolescents a permis de mesurer l’impact de telles actions de sensibilisation. D’un côté, de jeunes enfants osant questionner, affirmer un point de vue, à l’aise, finalement, devant le sujet du handicap ; de l’autre, des lycéens, peu diserts, aux réactions intériorisées, n’osant pas ou ne voulant pas tout en étant très attentifs et sans aucun doute très sensibles également (les évaluations individuelles de la séance ont montré leur satisfaction). Comment pourraient-ils ne pas l’être alors que le roman d’Ahmed Kalouaz raconte ce que ressent un jeune de leur âge, victime d’un accident de la route et désormais en fauteuil roulant ?
Il est toujours difficile d'évaluer l’impact de telles actions sur le moment car nous savons qu’elles nécessitent aussi un certain recul, chez les enfants et les jeunes, pour en mesurer les enjeux. Ce qui est certain c’est que la qualité des échanges, la liberté de parole, la capacité de réflexion sont facilitées par la mise en place de petits groupes d’échange. De plus, une approche interactive, ludique, loin des clichés de la « conférence sur », doit être privilégiée.
Élisabeth Chabot
Pour la recevoir par courriel
actions culturelles :
évènements :
éditions :
Zoom sur... C'est plus fort que moi, dans ma tête c'est un enfant.