Association Grandir d'un Monde à l'Autre

* Association Nationale des Equipes Contribuant à l’Action Médico-Sociale Précoce - Les 25 et 26 mars 2010 à Saint-Brieuc.

Après une longue route sous un ciel gris, puis une nuit dans un hôtel dont les chambres donnant sur une cour intérieure bordée de jonquilles, nous voici, Olivier Raballand et moi-même, arrivés au centre de congrès où se déroulent ces deux journées consacrées à la « Créativité et expression artistique en action médico-sociale précoce ».

Plusieurs professionnels s’y retrouvent : éducateurs, psychomotriciens, psychologues, pédopsychiatres venant de toute la France et au-delà, de Suisse et de Belgique, afin de débattre et de témoigner de leurs expériences menées autour de la créativité et de l’expression artistique au sein des CAMSP : Centres d’Action Médico-Sociale Précoce.
Peu après avoir installé le stand, Yvette Gauthier, pédiatre et jeune retraitée des CAMSP, vient nous saluer ainsi que Luc Vanden Driessche, psychologue-psychanalyste, très heureux de constater la présence de l’auteur Olivier Raballand et des ouvrages  Grandir dans un monde différent et Le plus petit dénominateur humain car une partie de son intervention, « Handicap, traumatisme et création », s’appuie sur ceux-ci. Si bien qu’à la pause, les deux facteurs conjugués provoquent un afflux important de clients vers nos éditions, afflux qui ne s’est pas démenti tout au long de ces deux journées.
J’assiste, de même qu’Olivier, à différents témoignages et interventions qui nous ont nourri notre réflexion. Je voudrais notamment revenir sur l’un d’eux intitulé « Et si on chantait…quand les parents montent sur les planches ».
Il s’agit d’un groupe de parents ayant créé un atelier de chant au sein du CAMSP de Saint-Brieuc pour être à la fois avec leurs enfants dans la joie et la bonne humeur et se soutenir. Celui-ci est d’ailleurs à l’origine de l’idée de la thématique abordée durant ces journées. Après la projection d’un film concernant cet atelier, ces mêmes parents nous ont proposé un spectacle conté : l’histoire se déroule dans un pays très sec que l’on devine en Afrique et où l’on attend avec impatience la pluie et c’est une petite fille aveugle qui, la première, avertit son village que l’eau arrive. Une démarche positive pour démontrer que le handicap peut être un atout. Les applaudissements finals ont ému les comédiennes, l’une d’elles expliquant qu’elle a joué en pensant à sa fille.
Cette forte émotion est tout à fait compréhensible et l’on peut deviner, au travers de leurs témoignages, que certains de leurs enfants, du fait de leur handicap, ne suivront pas une scolarité classique et ont donc été orientés vers des structures spécialisées. Mais on ne peut pas limiter le handicap à cette dimension, il existe de multiples handicaps qui n’empêchent ni la recherche d’autonomie pour les uns, ni l’insertion professionnelle pour les autres, voire les deux.

Ne l’oublions pas, le handicap est, à la fois, multiple et singulier. 

Tonja Milaret